Nelly Frenoux
v o i x    t h é â t r e   m u s i c a l  j e u n e   p u b l i c   
ECHOS
Francisco Oiticica,  
collaborateur brésilien de La Voix du Hérisson, Maceio, Garça Torta, Alagoas 
Article de presse Mars 2011. 
Revue électronique NA CASA EN REVISTA. ARTE. ARQUITETURA. CULTURA :  
“La Voix du Hérisson / A Casa da Arte, Collaboration artistique“ Voir page 34 à 40. 
 

Regina Trindade, Artiste-chercheur brésilienne, Association Lado Brasil 
On rentre, on s’assied, on se laisse aller au plaisir de rencontrer des mélodies lancées dans l'air. Peu à peu nos souvenirs d’enfance s’éclairent sur scène. En délicatesse, nous sommes incités à partir en voyage en même temps que conviés à être là, tout simplement. On suit les gestes, rythmes et mélodies. Sur la Bachiana Brasileira n°2,  « Tocata - O trenzinho do caipira (Le petit train du Paysan)» d’Heitor Villa Lobos, la voix de Nelly Frenoux nous ouvre une première grande cabane et nous entrons dans des espaces imaginaires et sonorités brésiliennes. Le spectacle est une invitation à un jeu tissé de mots, sons et images d’enfance. La mise en mouvement déclenchée par ce passage des Bachianas suit son cours par des chemins imprévisibles de la mémoire où défilent des paysages de province et quelques gestes de « brésilités ». Moments sensibles, artistiques et ludiques 
Le spectacle « Cabanes » n’est pas construit sur cette trame de références brésiliennes mais il porte en lui un fort potentiel magique de réversion du souvenir. Je crois que sa force réside dans l’attention avec laquelle l’actrice Nelly Frenoux a voulu traiter la dimension symbolique de chaque élément qu’elle amène sur scène, en conjuguant simplicité et transparence quand elle les révèle.  
Franco-bresilien / français-portugais : Avec dextérité, les mots français et portugais s’entremêlent au cours du spectacle. L’équilibre des sonorités de ces deux langues les transforme en un seul langage. Nelly Frenoux franchit la barrière du sens pour "parler" un langage autre, poétique et résonant…Tortue, tartaruguinha, caracol, caracolzinho, escargot. Sons et symboles. Chaque mot, un univers. 
L’expressivité de l’actrice jouant avec les mots, nous amène vers des lieux de petites pierres brillantes, aux bois de l’enfance, aux tonalités vives d’une « Dona Maria do louro » . On retrouve sorcières et créatures qui parlent encore à l’enfant qui est en chacun de nous. Un spectacle pour les adultes et pour les enfants. 
  
 
Marie Denat, Psychologue 
Voir, entendre le théâtre de Nelly Frenoux, c’est accepter la traversée du pays des songes où l’on croise la poésie, l’imaginaire, la magie d’un réel transformé pour que le voyage nous soit plaisir, rêve… C’est se laisser aller aux émotions, se laisser toucher par l’histoire qui nous transporte de l’individuel au collectif et nous invite à la rencontre, le partage. C’est retrouver les cartes de  notre enfance, les mythes universels, le chemin de toute vie, ponctué d’étapes initiatiques. Cette magicienne nous offre un temps où notre regard se pose à la hauteur des yeux de l’enfant.  
  
Anne Meunier, Psychanalyste 
Cabanes : un fort souvenir de couleurs, de musique, de lumière, de légèreté et de gravité. Les modulations sonores des différents langues et de la voix de Nelly Frenoux nous emmènent peu à peu vers un ailleurs. Allant du chuchotement au chant de la fête et du carnaval de Rio, avec des objets de tous les jours (minuscules comme les coquilles d’escargot ou impressionnants comme la tôle) détournés de leur fonction, c’est la cacophonie du monde où surgit la voix humaine. 
Puis apparaissent les figures des animaux ou personnages de contes, le loup, le perroquet, la sorcière de fée et au fond des bois, une étrange petite maison dont on se demande comment elle va tenir debout. Elle se transforme s’éclaire ou  s’assombrit, s’anime et se métamorphose avec une astucieuse structure de quatre planches de bois.  
Présence, absence, disparition, réapparition sont ainsi mis en scène à partir de ces quatre murs, de cet espace vide, habité par la voix et le corps dansant d’une magicienne à la fois mystérieuse et proche. 
On entend en même temps se dessiner la reconnaissance de l’un de l’autre, de « lui », de « elle » et c’est très beau.  
 
Marie Bernanoce, Maître de conférence Etudes théâtrales et Littérature

Université Stendhal Grenoble 3

Pour Nelly Frenoux,

Pour Titouan et sa première cabane.


Larbramo
Rêverie à partir de « Cabanes »

 Sur la scène, le squelette d’un arbre-cabane qui va se couvrir peu à peu de tous les mots que choisiront les enfants, jeunes enfants.

Une chanson résonne, venue d’ailleurs.

 

Feuilles de vie, feuilles du temps,

Feuille à feuille pour longtemps,

Feuilles de vie, feuilles du temps,

Tu rêveras aussi souvent.

 

Feuilles de pluie, feuilles de sang

Feuille à feuille pour longtemps,

Feuilles de pluie, feuilles de sang

Tu grandiras bon an, mal an.

 

Feuilles de suie, feuilles de cendres,

Feuille à feuille pour longtemps,

Feuilles de suie, feuilles de cendres,

Tu planteras ce beau géant.

 

Feuilles de vie, feuilles du temps,

Feuille à feuille pour longtemps,

Feuilles de vie, feuilles du temps,

Tu nourriras ce beau géant.

 

Apparaît une silhouette de liane, souple tige à l’épaisse crinière de lionne. Bruits de jungle, cris d’oiseaux, murmure de frondaisons. Temps arrêté. Soleil immobile.

La silhouette s’installe à côté de mille instruments de pluie, de sang, de suie et de cendres. Ils dormaient au pied de l’arbre nu.

Elle sera la seule porte-parole, en plus de l’arbre.

 

Premier mot

 En ce temps-là

Feuilles de vie, feuilles du temps

Jamais enfant n’avait marché sur cette terre

Les arbres lianes portaient des fruits à eux seuls destinés

Feuilles de vie, feuilles du temps

Jamais enfant n’avait pleuré un temps rêvé

 

En ce temps-là

La silhouette prend un des instruments et s’installe contre le tronc de l’arbre nu.

Feuilles de vie, feuilles du temps

Une pluie d’étoiles avait ensemencé le lac

Les voyez-vous

Là-bas

Ecoutez-les plonger leurs pointes lumineuses dans l’ève calme

Qui n’en revient pas

Ecoutez-les doucement prendre leur bain de terre et d’eau

 

Le ciel se penchait sur la terre, s’y mirait et

Orphée, ta lyre

Rejoignait nos entrailles au feu de la terre

 

En ce temps-là

La silhouette choisit d’autres instruments, se déplace, mue, disparaît, réapparaît.

Feuilles de vie, feuilles du temps

Jamais enfant n’avait marché sur cette terre

L’eau du lac doucement engloutit les étoiles

Orphée, ta lyre

Et l’enfant naquit

 

Précipité d’humanité

Petite grenouille à peine esquissée

Tenez regardez

Là-bas

Denis Michel, enseignant, Physicien, Présidet de l'association "Ecoute Voir"
Aller voir une création de Nelly Frenoux, c’est aller à la rencontre d’émotions et pénétrer dans un champ de découvertes. Dès les premiers sons, puisqu’il s’agit d’émotions sonores essentiellement, dès les premières lumières, puisque s’enchaînent des tableaux, le spectateur, très jeune ou non, comprend vite que l’artiste s’adresse à lui et qu’un temps  lui est donné pour mettre ses premiers pas dans un univers à explorer. L’écriture artistique, respectueuse de son public, permet à chacun d’être peu à peu disponible et de compter sur sa sensibilité personnelle. 
La dernière création de la Compagnie La voix du Hérisson, “Cabanes“, s’installe ainsi sur un plateau partagé avec le public, fait de tout-petits, accompagnés de « grands ». 
Le thème est universel, biologiquement et humainement : du Bernard-l’hermite, qui cherche au fil de sa croissance un nouvel abri, à l’être humain, qui fabrique, au fil de son enfance, des mondes multiples, protégés, « cabanes » virtuelles ou plantées dans l’espace de jeu, toujours faites de morceaux disparates et fragiles, mais perçues comme ses premières créations, les plus belles et éternelles.
On laisse chacun ses cabanes dans un coin de sa vie, mais on n’oublie pas pour autant les légendes et les contes qui y ont trouvé refuge. 
A y regarder de plus près, quand on a la chance d’être sur le plateau, au milieu de ces petits, accompagnés de leur maître et de quelques parents, le spectacle inonde son public. Nelly Frenoux mène la danse, Pierre Garbolino tire les fils d’une mise en scène subtile, et nous, les « grands », pensons aider les enfants à rester à l’écoute par quelques « chuuuts » qui s’intègrent très bien dans le champ sonore qui s’ouvre de plus en plus.
Rien n’est laissé au hasard, chaque moment  interpelle l’intelligence de l’enfant, dans une totale liberté. Ce dernier ne s’y trompe pas car, bien que tout petit, il reste aux aguets, pendant un temps immense et à sa façon, dans cette première expérience théâtrale. 
L’émotion est source d’intelligence. C’est ce que des spectacles, comme Nelly Frenoux nous donne à voir, rappellent aujourd’hui. C’est vital. 

 Maryse Grison, Educatrice de Jeunes Enfants 
Une impression générale de quelque chose de juste et très à la portée des enfants. 
Le choix des personnages est judicieux parce qu’il allie les coutumes brésiliennes (perroquet, sorcières, Yémanja la sirène mi poisson, mi princesse…) et le fait que les enfants sont sensibles à la présence de la nature et des animaux. J’ai senti un grand respect pour l’enfant, presque un dialogue, en tout cas le souci d’un lien avec lui tout au long du spectacle. 
J’ai pratiqué le métier d’Educatrice de jeunes enfants pendant longtemps, et je sais combien la notion de cabane est importante  pour eux : « Construire sa maison et habiter le monde ». Je trouve très sensible le fait de commencer par les coquilles d’escargot, (la nature) c’est petit mais c’est aussi une maison.  
L’étymologie du mot « cabane » vient du latin « capanna » : « ce qui contient un homme debout ».  La cabane apparaît bien comme une coquille. Il semble que l’enfant, en créant des espaces « à lui » pendant son jeu, aménage non seulement un espace extérieur, mais élabore aussi un espace « intérieur », corporel et psychique. On pourrait dire que la cabane a un caractère féminin dans le sens où elle protège, est une enveloppe chaleureuse. Ainsi l’enfant continue ce que la mère a fait pendant sa prime enfance : le soigner, l’envelopper, le rassurer.  

Colette Moulin, Directrice d’école maternelle 
Un spectacle musical et poétique de grande qualité. 
Les enfants des trois classes maternelles sont embarqués par la musique, la voix chantée et sont émerveillés par les couleurs des costumes et du décor. Les chants et les textes sont à la fois poétiques et riches en vocabulaire. Avec un tel spectacle on tire les enfants vers le haut. “Cabanes“ est un spectacle à ne pas manquer. 
  

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